Chanceuse participante d’un voyage de presse dans la capitale autrichienne, j’ai pu, entre autres délices, savourer trois classiques viennois qui n’ont fait qu’augmenter davantage mon amour pour cette ville. Le premier fut de loger à l’Hôtel Impérial, fièrement dessé sur le Ring, à deux pas du Musikverein et guère plus loin du Staatsoper. Quant au timbre onctueux et au phrasé envoûtant de Renée Fleming, ils flottaient sur le parc tel un parfum merveilleux de nuit d’été. Le chef d’orchestre parvient a soulever l’auditeur de terre dans le sublime quatuor du premier acte (il cisèle d’ailleurs les nombreux ensembles avec un raffinement de tous les instants) qu’à le transporter d’enthousiasme dans le finale du second. Au sein d’une distribution de belle allure, se distinguent le Rocco à la voix d’airain et au tempérament chaleureux de Günther Groissböck, et la lumineuse Marzelline de Chen Reiss, joyau de jeunesse et de féminité.
Source: La Croix May 28, 2017 18:22 UTC